Cueillette propose un extrait d’un livre que nous aimons et qui vient de paraître.
« Longtemps symbole païen dans la religion chrétienne, sa capture par un chasseur serait une métaphore du paganisme vaincu. Mais cet animal perçu comme lunaire, et donc changeant, incarne aussi le Fils sacrifié et ressuscité. Lièvre et Christ seront intimement mêlés dans l’iconographie chrétienne. On fêtera Pâques, jour de la résurrection de Jésus, au moment où quelques siècles plus tôt on commémorait l’arrivée du printemps, symbolisée le fertile lièvre (d’abord présent dans la tradition germanique). Il nous en est resté le lapin (ou lièvre en Allemagne), de Pâques, qui apporte les œufs en chocolat. De plus, trois lièvres dans un cercle, joints par le bout de leurs oreilles, forment un symbole de la Trinité. Ce motif est présent dans les sanctuaires du Moyen à l’Extrême-Orient mais aussi dans les églises du sud-ouest de l’Angleterre. »
Déjà auteure d’un « Eloge du chat », la romancière et essayiste Stéphanie Hochet, part ailleurs Prix Printemps du Roman pour « L’animal est son biographe », ne pouvait que récidiver avec cet « Eloge du Lapin ». Notez qu’elle étudie chaque jour la question de près puisqu’elle partage son quotidien avec un lapin de compagnie qui la regarde écrire et partage ses pensées autant que ses posts sur Facebook. Dans ce passionnant petit livre, la romancière remet en perspective la mignonne petite bête (de sexe) dans l’histoire des religions, des arts, des lettres et de la passion qu’il suscite à travers le monde. Au Japon, par exemple, le lapin est une icône absolue et occupe une place essentielle dans la mythologie et la culture manga.
« Eloge du lapin », de Stéphanie Hochet, éd. Rivages, 139 pages, 16€