Lucinda revient en lumière !

Emportée par un cancer de l’œsophage en 2021, la best-seller irlandaise Lucinda Roley revient de manière très posthume avec un roman écrit en…2006. C’est la seule enquête policière que signa l’auteure de la saga des « Sept Sœurs ». 

Nonobstant le fait qu’elle nous emmène en voyage, la littérature compte un point commun avec la SNCF. C’est comme les trains, une histoire peut en cacher une autre. Prenez ces « Mystères de Fleat House », un roman de Lucinda Riley. Etonnant personnage que cette Irlandaise qui fut d’abord actrice avant de verser, à 24 ans, dans le roman. Le 11 juin 2021, à l’âge de 53 ans, auteure de quinze romans traduits dans 37 pays, elle décéda d’un cancer de l’œsophage mais elle était depuis longtemps montée au ciel des ventes. La clef de voûte de son œuvre est une saga baptisée « Les Sept sœurs » portée à l’écran avec Noomi Rapace. Le dernier, « La sœur disparue », parut l’année où l’écrivaine, tout en blondeur et yeux d’azur, disparut.

Quant à celui-ci, le quinzième, il a aussi sa légende vraie. D’abord, c’est la seule enquête policière qu’on trouvera sous la plume de la romancière. Mais surtout il date de…2006. Il était destiné, nous raconte son fils, Harry Whittaker, en préface du roman, à être réécrit. Car Lucinda n’hésitait pas à laisser mûrir certains de ses romans comme on accroche un jambon au séchoir. C’était sans prévoir que le sel de la vie interromprait aussi brutalement son œuvre.

Couverture Les mystères de Fleat House

La maman de Harry n’a pas eu le temps de réactualiser son texte, dit-il, comme il estimait qu’elle l’aurait sans doute fait. Confronté à cette question d’éthique, il a « choisi de respecter sa voix et de n’effectuer que quelques changements mineurs. » Question atmosphère, ces « Mystères » doivent beaucoup à la propre vie de miss Riley. Non qu’elle soit passée par la case « flic », comme son héroïne, Jazz Hunter, divorcée de Patrick et libérée de Scotland Yard. Jazz, qui reprend du service pour enquêter sur le meurtre d’un élève dans un internat aussi chic qu’un chouia délabré, œuvre dans la « cambrousse » (c’est écrit tel quel) du Comté de Norfolk. Le décor en est d’autant plus l’un des personnages essentiels qu’elle y avait alors sa maison. Au tamis de ce récit qui progresse sur le terrain comme un ballon de rugby, rebondissant d’un côté ou de l’autre, cette affaire est imprégnée de la mort d’un père, un « saint-homme », devenu insupportable à force d’être cloué dans un fauteuil après une agression. A l’issue de cette lecture, on se dit que Riley est l’autre versant, moins fantasque, mais tout aussi soucieux des accidents de l’âme, qu’un Joël Dicker. Question paysages romanesques, l’Irlande et la Suisse ont quelques points communs aussi.

 « Les mystères de Fleat House », de Lucinda Riley, éd. Charleston, 462 pages, 23,90€

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Commentaire

  • chantal

    26 novembre 2022 at 16h37
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    tous les ouvrages de Lucinda Riley sont extraordinaires , ils donnent envie de lire à toutes les personnes qui en lisent 1 seul ( […] En savoir plustous les ouvrages de Lucinda Riley sont extraordinaires , ils donnent envie de lire à toutes les personnes qui en lisent 1 seul ( j'ai lu beaucoup Danielle Steel mais je préfère L Riley Read Less

  • Krieg

    5 octobre 2022 at 22h41
    Reply

    Vous ecrivez: "La clef de voûte de son œuvre est une saga baptisée « Les Sept sœurs » portée à l’écran avec Noomi Rapace." Vous […] En savoir plusVous ecrivez: "La clef de voûte de son œuvre est une saga baptisée « Les Sept sœurs » portée à l’écran avec Noomi Rapace." Vous faites erreur. Le film seven Sister avec Noomi Rapace n'a aucun lien avec la saga des sept soeur de Lucida Riley. Read Less

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