Pour cette 121e édition, ses jurés ont goncouronné hier Jean-Baptiste Andrea pour son roman « Veiller sur elle », aux éditions de l’Iconoclaste dont l’âme fondatrice, Sophie de Sivry, est décédée en mai dernier. Ce livre aussi ambitieux qu’envoûtant, et qui s’annonce comme un très grand succès, l’a emporté au 14eme tour de scrutin, la voix du président Didier Decoin comptant double.
Ils l’ont fait.
Les Goncourt ont voté Andrea.
Jean-Baptiste.
Ils ont été iconoclastes.
Il se disait qu’Eric Reinhardt, chez Gallimard, partait favori avec Sarah, Suzanne et l’écrivain.
L’Iconoclaste contre Gallimard.
David l’a emporté emporté contre Goliath.
Fondatrice de cette maison avec son mari Laurent Beccaria, Sophie de Sivry, décédée d’un cancer le 31 mai dernier, reçoit par procuration le premier Goncourt posthume. Elle l’avait tellement mérité.
Elle avait 64 ans.
Ses quatre filles ont porté en souriant son cercueil peint en bleu.
Couleur de la mer par beau temps.
Et du ciel d’où lui tombe ce Goncourt.
Et de l’écharpe bleue que portait à son arrivée chez Drouant le lauréat.
Jean-Baptiste Andrea a 52 ans.
Il est né à Saint-Germain en Laye.
Il a parfois dans le regard un faux air de Francis Huster.
Il est aussi scénariste et cinéaste.
Son premier roman, comme tous les autres, est paru à l’Iconoclaste. Il s’intitulait « Ma reine ».
Celui-ci est son quatrième. Il s’appelle « Veiller sur elle »
Comme une continuité dans la fidélité.
« Veiller sur elle » est déjà un succès de vente. Aux alentours de 50 000 exemplaires écoulés. C’est, sur fond de montée du fascisme en Italie, une irrésumable histoire d’amitié et d’amour aussi entre deux âmes aux pôles en tout point opposés. Un clochard et une princesse. L’art de la sculpture y crépite à feu doux. Il en dit la grandeur salvatrice.
Ce roman signe le retour absolu de l’imaginaire quand l’imaginaire remplit sa mission : servir et développer l’inattendu.
Avec ce livre de près de 600 pages, déjà couronné du prix Fnac, la littérature française va sortir toutes les nuits en robe de soirée. Grandeur et noblesse de ce choix.
Les jeunes le liront et l’aimeront.
Les anciens l’aimeront et le feront lire.
Andrea carbure au rêve, à la beauté, à l’espoir et à la joie.
Et au mystère aussi.
Celui qui nous engage à continuer dans cette aventure si curieuse, en constante quête de sens, qu’est la vie.
« Veiller sur elle », de Jean-Baptiste Andrea, éd. L’Iconoclaste, 580 pages, 22,50€