Pour l’amour d’Aznavour

Grâce à son fils Mischa, le nom d’Aznavour accompagne désormais un prix littéraire. La première édition a eu lieu dans un petit paradis caché sur les flancs de Montmartre. La primo-romancière Perrine Tripier a ouvert le ban.

Alors récapitulons. Beaux jours, toujours, long cours, Cabourg, toujours, beaux jours… Ah ? Déjà proposés ? Reconnaissons-le sans détour, les rimes avec le mot amour ne courent pas les faubourgs de la langue française. On en a vite fait le tour. Il y a bien le wikidictionnaire et sa propension à explorer les grands alentours mais c’est la porte ouverte à tous les labours. Disons-le sans détour, comment pouvions-nous rester sourd à ce nom d’Aznavour ? Grâces soient donc rendues à Mischa Aznavour, fils de Charles, d’avoir créé, via son association ‘Aznavour pour l’amour’ (1), le « Prix Aznavour des mots d’amour ».

Jury
Une partie du jury (qui a du chien) autour de Perrine Tripier et de Misha Aznavour

La feuille de route de cette nouvelle récompense dotée de 5000 euros couronne une œuvre de fiction qui raconte l’amour sous tous ses visages. Le jury, dans lequel figurent en grand aîné Gérard Davoust, président d’honneur de la Sacem, inséparable ami et compagnon de la carrière d’Aznavour, Pascal Nègre, autre grand manitou de l’édition musicale ou l’éditeur Manuel Carcassonne, directeur général de la maison Stock, s’est offert une pointe d’éclectisme en la personne de Ségolène Royal. Une indiscrétion nous apprend que l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007, avait ardemment souhaité en faire partie. Tout ce qui est Désirs d’avenir l’intéresse.

Sego
Segolène Royal et André Manoukian ont voté pour l’avenir de Perrine

Saluée par la vigoureuse lumière du printemps enfin commencé, la première édition s’est déroulée le lundi 22 mai, date anniversaire de la naissance de notre grand troubadour (1924-2018), dans la parenthèse très arborée de ce refuge ultra-chic qu’est « L’Hôtel Particulier », avenue Junot, sur les flancs de Montmartre. Le genre de petit paradis dont on a du mal à redescendre, même à vélo. Dans l’embrasure du hall d’entrée, le violoncelliste Adrien Frasse-Sonbet ouvrit le ban avec « Ma Bohême ».

On y célébra le talent d’une jeune primo-romancière, Perrine Tripier, 24 ans, pour son roman publié chez Gallimard « Les guerres précieuses ». L’histoire d’une femme âgée qui réintègre sa maison d’enfance pour se couvrir, hors du monde extérieur, d’une carapace de souvenirs.

tel Azna
Au second plan Flavio Nervegna, secrétaire général du prix. “Allo Charles? Tout s’est bien passé!”

C’était un peu comme une fête cannoise, dans une de ses villas secrètes, mais à Paris. Les oreilles des invités se son bercées d’une play-list ad-hoc, entre Plaisirs Démodés, Salade de fruits jolie jolie, Mexicoo, Padam, Padam et autres Y’a de l’la joie. En un mot on leur a fait jusqu’au cœur de la nuit Le coup du souviens-toi. Ce fut Formi formi, formidable et la jeune lauréate n’est justement pas près de l’oublier.

  • https://aznavourpourlamour.com
  • Une plaque indique sur un mur adjacent que les clowns Footit et Chocolat, à qui Roshdy Zem consacra un beau film, Chocolat, avec Omar Sy, habitaient la maison voisine.
  • « Les guerres précieuses », de Perrine Tripier, éd. Gallimard, 192 pages, 18€
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