Le 30 eme Grand Prix RTL Lire sur un air de Scarlatti

Le très prescripteur prix RTL Lire, dont c’était la 30eme édition, remis dans la Grand Studio de la station, a couronné Hélène Gestern pour son 8eme roman, « 555 », qui évoque l’œuvre du compositeur Domenico Scarlatti. De quoi souligner une nouvelle fois, en présence de Philippe Labro, la qualité et l’élégance de choix des éditions Arléa.

Ce n’est pas tous les jours qu’on entend du Scarlatti, Domenico de son prénom (1685-1757), à l’occasion de la remise d’un prix littéraire. Et sous les doigts, par-dessus le marché, au piano, du compositeur et arrangeur Yvan Cassar qui a rendu l’enveloppant et lumineux mélange de liberté et de mélancolie dont le claveciniste baroque contemporain de Vivaldi a nourri ses 555 sonates. Lundi 21 mars au soir, dans le Grand Studio RTL transformé en salle de concert, Cassar, à la chevelure en brassées de nuages, a notamment joué la K 213, à ses yeux « très variée et toute en questions » et la K 61. De quoi réjouir les oreilles et le cœur de la romancière Hélène Gestern, lauréate du Grand Prix RTL Lire pour « 555 », son huitième ouvrage, un titre qui trouve tout son sens quand on vient de lire les lignes qui précèdent. « Vous m’avez fait un gros-gros cadeau, la sonate K 61 est l’une de mes préférées » confiait l’écrivaine publiée depuis ses débuts dans la très élégante collection 1er/ mille des éditions Arléa.

Joli rang d'union autour de la lauréate.
Joli rang d’union autour de la lauréate.

Déjà plusieurs fois récompensée, très appréciée des jurys de lycéens et sérieusement guettée par le Fémina, l’auteure de « Eux sur la photo » et de « Portrait après blessure » signe un copieuse fiction autour de l’œuvre du claveciniste et d’une mystérieuse partition découverte par le narrateur, Grégoire Coblence, dans l’étui d’un violoncelle où elle était dissimulée. Hélène Gestern l’a emporté sur quatre autres finalistes : Diadé Dembélé pour « Le duel des grands-mères », chez JC Lattès, Laure Gouraige, chez POL, pour les idées noires, Pierre Lemaître pour « Le Grand Monde » chez Calmann Levy et Nicolas Mathieu pour «Connemara » chez Actes Sud.

Hélène Gestern et son éditrice Catherine Guillebaud
Hélène Gestern et son éditrice Catherine Guillebaud

De ce livre, Baptiste Liger, patron de la rédaction de « Lire Magazine Littéraire » a vanté, au nom du jury et en présence de Philippe Labro, « l’intelligence, la sensorialité et le plaisir ». Et d’ajouter : « vous mettez la musique à l’oreille ». « Il va falloir que je surveille mon ego » a plaisanté l’heureuse élue. Notez au passage que la 556e sonate, sans Scarlatti, existe. On la doit à l’organiste américain Scott Ross qui s’est glissé dans l’âme de Scarlatti comme Cassar à son clavier. Et comme Gestern dans une musique qui l’accompagne, signale-t-elle à la fin du livre, depuis trente ans.

« 555 », de Hélène Gestern, éd. Arléa, coll. 1er/mille, 448 pages, 22€

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