Ave Chandernagus!

A l’occasion de la parution du « Jardin de Cendres », de Françoise Chandernagor, les éditions Albin Michel, se croyant au quartier latin, ont organisé un dîner romain à l’ancienne. Le fond de l’air était chaleureusement fresque.

« Un peu plus de garum sur votre courgette farcie avec sa pointe de cervelle ? Ce sont des viscères de poisson macérés. Excellent pour donner un petit caractère à votre plat. »

Cette nuit-là, tous les chemins ne mèneront pas au garum. Nous sommes le 28 septembre dernier dans le triclinium (*) des éditions Albin Michel à l’occasion d’une cena (**) romaine organisé en l’honneur de Françoise Chandernagor, de l’Académie Goncourt, et de la sortie du dernier tome de sa tétralogie consacrée à Séléné, fille de Cléopâtre.

Un comble: laisser passer les Gaulois
Un comble: laisser passer les Gaulois

Après « Les enfants d’Alexandrie », « Les dames de Rome » et « L’Homme de Césarée », la romancière férue d’histoire publie « Le Jardin de Cendres » et son casting éblouissant : Séléné donc, Juba II, Auguste, Tibère, Ptolémée, Caligula… n’en jetez plus (aux lions). Tout ce grand petit monde en poster sur les murs.

Le chef Pierre Cheucle et sa brigade
Le chef Pierre Cheucle, au centre, et sa brigade romaine

Le roman est un modèle de fresque historique. Parmi les multiples séquences émotion, on y assiste à mi-chemin à la triste fin d’Ovide. L’auteur des « Métamorphoses, plus en cour du tout, a été abandonné comme une vieille caliga. (***)

L'empereur Francis Esmenard et François Chandernagor
L’empereur Francis Esmenard et François Chandernagor

En tunique et jupette blanche, le chef Pierre Cheucle, créateur du restaurant « Chez Marcel », 7, rue Stanislas, dans le 6eme (ce site ne s’interdit pas un peu de publicité), a mijoté le repas. Je ne me souviens plus d’avoir goûté au placenta (ou placintat), un feuilleté au fromage de brebis et miel.

L'éditeur Nicolas de Cointet alias Nicolas de Cointus
L’éditeur Nicolas de Cointet alias Nicolas de Cointus

On comptait vingt-sept convives, soit le nombre autorisé d’un banquet romain. Il paraît qu’on peut grimper à trente-huit mais le triclinium de chez Albinus, pour grand qu’il soit, n’est pas extensible.

Un petit coup de garum?
Un petit coup de garum?

Nous n’avons pas banqueté – gustatio, prima mensa, secunda mensa et comissatio (****) – couchés sur des lits inclinés, saisissant à main nue les pilons de poulets, ce dont personne ne s’est vraiment plaint. Mais assis. Les fronts étaient ceints de couronnes de lierre. Pas de lauriers, a précisé Françoise, dans la mesure où nous n’avions que très peu de chances de les mériter.

De gauche à droite, Florence Godfernus,Céline Chifletus, Baptiste Ligerus et l'hellèniste Hélène Monsacré
De gauche à droite, Florence Godfernus, Céline Chifletus, Baptiste Ligerus et l’hellèniste Hélène Monsacré

(*) Salle à manger à lits en pente (tout le monde sait ça, voyons !)

(**) Dîner

(***) Sandale romaine. D’ailleurs, Caligula signifie « P’tite bottine ». (Il faut décidément tout vous apprendre !)

(****) Vous chercherez sur Google

« Le Jardin de Cendres », de Françoise Chandernagor, de l’Académie Goncourt, Albin Michel

588 pages, 23,90€

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