Ses femmes marchant sur la plage sont célébrissimes mais on ne connaît pas forcément l’artiste. Un catalogue d’exposition présente le peintre danois et son bonheur à Skagen.
Un « amant de la lumière ».
C’est ainsi que l’essayiste Léonie Bernardini-Sjoestedt qualifiait en 1912 le peintre danois Peder Severin Krøyer (1851-1919). C’est aussi ce qui ressort aussi du catalogue de l’exposition que consacre le musée Marmottan Monet à l’artiste jusqu’au 25 juillet. Talentueux et sociable le peintre avait trouvé une villégiature inspirante dans le village côtier de Skagen, à l’extrême nord du Danemark. Une colonie d’artistes s’était formée là qu’il contribua largement à faire connaître par ses toiles dans lesquelles il a su faire passer le bonheur qu’il ressentait au milieu de la nature. Une immense plage de sable blond où il fait bon se promener, la mer reflétant le ciel bleu de l’été, à peine troublé parfois de quelques nuages, les longs crépuscules (l’heure bleue), la pleine lune brillant dans les nuits courtes et claires, les tablées d’amis dans le jardin, le beau sourire d’une femme aimée, la lecture dans la chaise longue sous le rosier chargé de fleurs, des enfants criant de joie en s’élançant dans l’eau… ces images édéniques ont fait la célébrité de Krøyer. Mais le catalogue va plus loin en racontant sa vie et sa carrière, ses liens avec la France et, au-delà, le cosmopolitisme du monde artistique à la fin du XIXe siècle. Il permet aussi de comprendre la manière de travailler du peintre et, par exemple l’usage qu’il faisait de la photographie.
L’Heure bleue de Peder Severin Krøyer de Dominique Lobstein, Mette Harbo Lehmann et Marianne Mathieu, Coédition musée Marmottan Monet/Éditions Hazan, 224 p., 115 ill., 35 €.
